À l’écoute des chercheurs : les services de Recherche Data Gouv sont-ils utiles ?

Mis à jour : 10/12/2024

Pour la première fois lors du séminaire de l’écosystème Recherche Data Gouv du 21 novembre 2024 à Nancy, s’est tenue une table-ronde donnant la parole aux chercheuses et chercheurs.

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Avec :

  • Alexis Arnaud, atelier de la donnée Université Grenoble Alpes ;
  • Laetitia Bracco, responsable de l'atelier de la donnée ADOC Lorraine ;
  • Julien Gossa, maître de conférences, laboratoire SAGE, Université de Strasbourg ;
  • Richard Moreno, responsable de la plateforme Nationale des données de la recherche, INRAE ;
  • Pablo Ruiz Fabo, maître de conférence, Laboratoire LilPa, Université de Strasbourg ;
  • Christine Da Silva-Genest, maîtresse de conférence, UR 3450 DevAH & UMR 7118 ATILF, Université de Lorraine ;
  • Brigitte Vigolo, chercheuse, Institut Jean Lamour, Université de Lorraine-CNRS.

 Médiation : Véronique Stoll, Co-pilote du collège données du comité pour la science ouverte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les échanges ont mis en évidence 4 tendances fortes. Illustration par des morceaux choisis entendus lors de la table-ronde :

1 - Le partage des données n’est pas une évidence pour les communautés de recherche et le plan de gestion de données, bien que considéré comme utile, est encore vu comme très chronophage.

Christine Da Silva-Genest : Dans le cadre d’un projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche, faire un Plan de Gestion de Données (PGD) est une obligation.

Brigitte Vigolo : Dans ma communauté, les PGD sont édités parce qu’ils doivent l’être, mais en réalité ce n’est pas dans nos usages. En ce sens, Lætitia Bracco (atelier de la donnée ADOC Lorraine) m’a fait gagner du temps.

Pablo Ruiz Fabo : Je n’ai pas fait de PGD, ce n’était pas encore obligatoire, néanmoins je le regrette. Je n’ai pas valorisé certains jeux de données car ce n’était pas prévu, avec du recul je me dis que cela aurait été utile. J’ai maintenant un projet actuel où c’est obligatoire, cela me motive.

Julien Gossa : La mise en œuvre des principes de la science ouverte touche à l’organisation professionnelle et à la carrière des chercheurs, représentant parfois un frein à son adoption.

>> L’ANR met en place un plan de gestion des données pour les projets financés dès 2019.

 

2 - L’ouverture des données n’est pas encore totalement associée à un sentiment de confiance.

Christine Da Silva-Genest : Beaucoup se demandent : Comment seront utilisées, et pourquoi, les données téléchargées par d’autres ? Notamment les données de santé par exemple. Nous nous questionnons sur la garantie que Recherche Data Gouv apporte.

Lætitia Bracco : L’interrogation de la sécurité est fréquente. Nous rassurons en expliquant la localisation des serveurs, les critères techniques de sauvegarde, les modes d’accès possibles. À cela, on ajoute souvent un rappel sur la différence entre partage et ouverture, les accès fermés et restreints, les avantages apportés par l’ouverture des données, etc.

>> En quoi les données sont-elles sécurisées ? - Réponse de Stéphane Paris en janvier 2023.

 

3 - Recherche Data Gouv aide à structurer les services d’accompagnement et donne une porte d’entrée fédérée à la publication de données.

Brigitte Vigolo : Sans Recherche Data Gouv, j’ignore où ni même si j’aurais déposé des données, car je ne connais que cet entrepôt.

Lætitia Bracco : Recherche Data Gouv nous a permis de mieux connaître les acteurs de la donnée sur le site universitaire lorrain. Nous avons notamment pu nous rapprocher d’Inria, d’AgroParisTech et du CNRS, étoffer notre réseau d’ambassadeurs de la donnée et le mutualiser avec les réseaux de référents données existants. Au final, on a pu aussi échanger des bonnes pratiques avec les autres dispositifs, en régions ou nationaux. C’est une mise à l’échelle bénéficiable aux équipes d’accompagnement.

Alexis Arnaud : Un accompagnement pré-existait au niveau de Grenoble. Néanmoins, Recherche Data Gouv a joué le rôle d’accélérateur. Nous y avons perçu l’opportunité de (re)penser, d’élargir nos initiatives sur le périmètre local tout en pérennisant nos relations et cernant mieux notre position au sein d’un écosystème national.

>> Découvrez les services d'accompagnements de proximité via la carte des ateliers de la donnée.

 

4 - Recherche Data Gouv encourage l’adoption de bonnes pratiques.

Christine Da Silva-Genest : Nos missions et habitudes demeurent les mêmes. Toutefois aujourd’hui on note une meilleure anticipation du traitement des données, de penser les métadonnées au préalable. En d’autres termes Recherche Data Gouv nous a fourni de bonnes pratiques et a clarifié les possibilités qui s’offrent à nous.

Alexis Arnaud : L’un des aspects de l’accompagnement est de sensibiliser, rendre compréhensible et accessible le dépôt des données. Autrement dit, on incite les scientifiques à anticiper la réutilisation des données par d’autres et ne pas simplement associer le dépôt au seul besoin d’un DOI.

Pablo Ruiz Fabo : Les citations sont un élément important pour les chercheurs, que ce soit des citations d’articles ou de jeux de données. Recherche Data Gouv, en proposant des indicateurs de téléchargement et de visualisation, aide à avoir une idée un peu plus concrète de l’impact des données quand elles sont publiées.

Richard Moreno : Le futur catalogue de Recherche Data Gouv comprendra des outils pour aller découvrir des jeux de données, différent de l’approche classique (un encart texte à la Google). L’utilisateur pourra rechercher un thème et obtiendra les jeux de données liés à ce thème.

Julien Gossa : Recherche Data Gouv a aussi été créé pour répondre à des enjeux de souveraineté et de reproductibilité. Faire déposer dans les bons entrepôts est crucial.

>> Découvrez l’entrepôt Recherche Data Gouv et les entrepôts de confiance.