Les freins à l'activité physique chez les personnes avec un diabète de type 1 : quels liens avec les excursions glycémiques réellement vécues au quotidien ?
Depuis les premières recherches sur les obstacles à l’activité physique (AP) dans le diabète de type 1 (DT1) qui ont démontré que la peur de l’hypoglycémie était un obstacle majeur, plusieurs études ont tenté de comprendre leurs déterminants démographiques et comportementaux. Toutefois, aucune recherche visant à déterminer si ces obstacles perçus à l’AP sont fondés sur les effets indésirables réels de l’exercice sur la glycémie n’a été réalisée.
Nous avons inclus 62 adultes et 53 enfants/adolescents avec un DT1 et leurs parents qui ont rempli un questionnaire sur les freins à l’AP dans le DT1 (BAPAD-1) et porté un capteur de glucose en continu. Les données de glycémie en continu ont été collectées durant 1 semaine de vie habituelle chez 26 adultes et 33 enfants/adolescents DT1. Des régressions linéaires multiples ont été utilisées pour explorer les liens entre les scores BAPAD-1 et les excursions glycémiques vécues pendant et après les séances quotidiennes d’AP auto-déclarées en tenant compte des facteurs de confusion comportementaux (accélérométrie) et démographiques.
Nous montrons que plus les enfants/adolescents passaient de longues périodes en hypoglycémie au cours des nuits qui suivaient les séances d’AP, plus ils déclaraient que le risque d’hypoglycémie était un obstacle (ß = +0.365, P = 0.034). À l’inverse, plus les adultes avaient une proportion élevée de séances d’AP accompagnées d’une baisse de la glycémie, moins l’hypoglycémie était un obstacle (ß = –0.046, P = 0.004). Chez les parents, les scores BAPAD-1 n’étaient pas reliés aux hypo/hyperglycémies de leurs enfants/adolescents, induites par l’exercice quotidien.
En conclusion, chez les enfants/adolescents, la peur de l’hypoglycémie était prédominante chez ceux qui étaient exposés à l’hypoglycémie nocturne associée aux séances d’AP. Chez les adultes, le fait d’avoir moins de barrières peut signifier qu’ils acceptent une baisse plus importante de leur glycémie durant l’AP. Ceci démontre l’importance de trouver et de promouvoir des solutions en fonction de l’âge pour prévenir l’hypoglycémie induite par l’exercice.